Happy Manif se présente comme une déambulation chorégraphique joyeuse, un jeu de rôle grandeur nature. Casque sur les oreilles, les participants deviennent instantanément interprètes d’une partition urbaine des plus originales. Une bande sonore d’environ une heure, conçue par David Rolland, leur délivre des indications de déplacements et d’actions.
 Une fois le top départ annoncé, Happy Manif les invite à déambuler en groupe et à découvrir l’environnement
avec un autre point de vue. 
La notion de jeu est au centre de la pièce, la partition permettant d’avoir un regard amusé sur certains de nos comportements. Totalement ancrée dans la danse, cette pièce prend cependant pas mal de liberté par rapport à l’art chorégraphique : on y fait du théâtre (rejouer une scène de Jacques Demy), on participe à quelque chose que l’on retrouverait dans la performance en art contemporain, des références, en fonction des commandes, au cinéma, à la littérature, à l’histoire. Le public se retrouve interprète d’une partition. Le degré de liberté d’interprétation des consignes fluctue pendant toute la pièce : consignes ultra précises (“croisez les bras”) et forme de mise en danger par des consignes d’improvisation plus ouvertes, souvent liées à la rencontre (“partez à la recherche de votre idéal masculin ou féminin”).