Démarche artistique

Depuis vingt ans, la singularité de David Rolland Chorégraphies est reconnue dans le paysage chorégraphique comme un art de la relation, grâce à des propositions artistiques et culturelles œuvrant un rapport original avec le public.

Si spectacles ou performances ont des formats très variés (tout-participatif, pièce de groupe pour danseurs professionnels, solo, en intérieur ou en extérieur), des lignes de force viennent souligner les différentes grilles de lecture de ce corpus d’œuvres :

  • révéler des formes d’humanité et d’être au présent grâce au mouvement dansé,
  • partager l’expérience du danseur comme paradigme de regard sur le monde,
  • provoquer l’empathie du spectateur,
  • interroger le rôle social de la danse comme espace de rencontre.
Toutes les pièces ont également comme points communs :
  • l’écriture de partitions-jeux comme moteur de l’interprétation (l’interprète, jouant, s’éloigne ainsi d’une forme de représentation consciente),
  • l’activation de mémoires collectives en faisant appel à des références musicales, littéraires ou cinématographiques, – tout en flirtant avec l’incongruité poétique dans un cousinage avec le mouvement pluridisciplinaire Fluxus. L’idée de jeu, teintée d’un humour second degré est intrinsèque au processus de participation du public, les pièces participatives comportant toujours différents degrés de lecture.

Ces procédés amènent le spectateur à “décaler” son regard, que ce soit sur le rôle social de la danse (Les Lecteurs (chorégraphies collectives) — 2004), ou sur la question du danseur interprète (en invitant des « non danseurs » sur scène). Ils conduisent alors à l’écriture de partitions destinées à être interprétées sur le “qui-vive”, à l’aide d’outils très simples, à la portée de tous : production de gestes de communication non verbale, trajets à effectuer, mimétisme ou focalisation du regard sur des détails parfois incongrus (C’est bien d’être ailleurs aussi, Pavillon — 2006 en collaboration avec Anne de Sterk). Depuis 2009, David Rolland propose des spectacles frontaux tout en continuant à développer des systèmes de guidage pour les interprètes sur scène, ceux-ci étant non-danseurs (Êtes-vous donc ? — 2009) ou danseurs professionnels (L’Étranger au paradis — 2011). Ces deux derniers opus font de l’espace une préoccupation centrale : des “tapis chorégraphiques” remplissant quasi la scène servent de supports à des trajectoires individuelles ou groupées. Tout déplacement est ainsi agencé et le simple fait de “marcher” devient l’outil chorégraphique indispensable.
En 2011, il crée Happy Manif, déambulation chorégraphique décalée en milieu urbain, dans laquelle le public se retrouve interprète d’une partition audioguidée délivrée sur casque HF. La version Happy Manif (Walk on the Love Side), sur fond de cinéma, voit le jour en 2014 à l’occasion du Festival d’Avignon. Une nouvelle variante familiale et scolaire sur l’histoire de la danse en milieu paysager, est créée en 2016, Happy Manif (les pieds parallèles).
Fin 2013, il crée son premier solo, Penchez-vous sur mon berceau !, autoportrait chorégraphique et théâtral.
En 2016, il se lance un nouveau défi avec Circuit, parcours immersif pour un spectateur.
Il répond aussi régulièrement à des commandes in-situ comme Au milieu d’un lac de perles une balade philosophique à faire en duo dans les travées d’un cimetière, une pièce créée en 2017 pour le festival Les Tombées de la Nuit à Rennes.
En 2019, il partage l’écriture de Para Doxa avec François Sauvageot, enseignant-chercheur en mathématiques (ENS, Université, CNRS), Maï Pham-Sauvageot chorégraphe pour Résonance – Art et Science; et Denis Renault, ingénieur Arts & Métiers, ancien élève de l’ENS de Cachan, aujourd’hui comédien et enseignant l’option théâtre au baccalauréat.
En 2021, deux pièces sont créés : une nouvelle Happy Manif pour les cours d’école écrite en collaboration avec Élise Lerat : Donne-moi la main (Happy Manif) et une pièce plateau sur le monde médical qui reprend la scénographie de Circuit comme écrin : Les Infirmières.
En 2023, il créé son premier bal, intitulé le Bal fou des années folles. Une pièce pour 4 danseurs.ses, le groupe de jazz des Sassy Swingers et une création vidéo de Gaétan Châtaignier dans laquelle les spectateurs sont plongés pendant plus de deux heures dans l’ambiance festive et débridée des années d’entre-deux guerres.
En 2024, à l’invitation de l’Opéra de Lille, voit le jour Hit Hip Pop Classic Parade, un bal pour les enfants et les familles, sur le thème de l’opéra.

Les collaborations avec d’autres artistes sont récurrentes : Anne De Sterk (plasticienne et poète sonore), Béatrice Massin (chorégraphe), Preethi Athreya et Padmini Chettur (chorégraphes), Dominique Leroy (plasticien), François Sauvageot (mathématicien) et Denis Renault (ingénieur et dramaturge), Anne-James Chaton (poète sonore), Jean-François Courtilat (plasticien). En 2019, il coécrit avec Norman Barreau-Gely (Alambic Théâtre – Nantes) et met en scène Le Club R26, épopée documentaire en récits, films et chansons.

Artistic process

If the forms of his live arts pieces are very varied, the basis of his interest stays the same: an interrogation of non–verbal communication and our perception of it – our perception of daily movements, the construction of body language, mimicry, and beyond that, the appearance of dance movement. In this way, he has created dance pieces, performances or displays that provoke a questioning of codes of social behaviour, often in a playful spirit. As well as this, his works, often hybrid or multidisciplinary, put into play the place of the spectator (participatory and/or interactive performances). Since 2009, David Rolland developed specific systems of scores to guide professional dancers or non-dancers to perform his pieces.

David Rolland

david-rolland-Regis-Routier

David Rolland étudie la danse contemporaine, jazz et classique. Après avoir obtenu son diplôme d’état de professeur de danse, il travaille en tant qu’interprète avec les chorégraphes Odile Duboc, Béatrice Massin, Blanca Li, Mié Coquempot et Laura Scozzi. En 1997, il fonde avec Jean-François Courtilat et Jean-François Guillon, plasticiens, la galerie ipso facto située à Nantes, espace d’exposition qui accueille la jeune création contemporaine tout en effectuant des échanges avec des structures comparables en France et à l’étranger. En 1999, il crée la compagnie ipso facto danse avec Angela Fagnano, danseuse et chorégraphe. Depuis 2004, il développe un travail plus personnel sous le nom de David Rolland Chorégraphies.

David Rolland

David Rolland studied contemporary, jazz and classical dance. Having obtained his national diploma to teach dance, he worked as a dancer with choreographers Odile Duboc, Béatrice Massin, Blanca Li, Mié Coquempot and Laura Scozzi. In 1997 he founded the gallery Ipso Facto with two visual artists, Jean-François Courtilat and Jean-François Guillon. The exhibition space in Nantes shows the work of young contemporary artists and sets up exchanges with similar structures in France and abroad. Enriched by these different experiences, in 1999 David Rolland turns to choreography and founds the Ipso Facto dance Company with dancer and choreographer, Angela Fagnano. He has developed his work in a more personal manner since 2004 under the name of David Rolland Chorégraphies.

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